Le règne de Louis XV

La société sous le règne de Louis XV

Sous le règne de Louis XIV, les arts, les lettres et les sciences, soumises au contrôle absolutiste du roi, ne servent qu'à lui. Le mouvement artistique prédominant est le classicisme. Dans les dernières années de ce règne, certains commencent à considérer ce contrôle comme une contrainte pour l'individu. Il y a alors une révolution de "contre-culture" qui se développe à plénitude sous Louis XV et Louis XVI. C'est le siècle des lumières qui commence en 1715 et finit en 1799 ; il se décompose en : la régence (1715 - 1723), Louis XV (1723 - 1774), Louis XVI (1774 - 1791) et la révolution française (1791 - 1799). La France n'avait pas connu un tel rayonnement culturel et intellectuel depuis le XIIIe siècle. On s'intéresse à toutes les formes de sciences.

Le centre de la France n'est plus Versailles, mais Paris avec ses salons littéraires, ses cercles d'artistes et ses séances d'Académie. La vie culturelle s'intensifie avec la presse, les compte-rendus scientifiques, les explorations et les nouvelles découvertes. L'écrivain n'est plus un serviteur du roi, mais un individu qui porte des espérances d'une société nouvelle, juste et parfaite ; il est autorité morale indépendante du pouvoir. On confie dans le progrès de l'humanité.

Pendant le règne de Louis XV, on aime l'élégance, le confort, et les beaux objets. Les philosophes associent le style rocaille aux tendances libertines de la société et dans la seconde moitié du siècle ils s'y opposent. Ils préconisent un retour aux vertus de la Rome antique et républicaine, qui deviennent en grande partie l'idéal révolutionnaire.

Le style Louis XV, appelé rocaille, connaît son apogée de 1.725 à 1.760. Le culte du Classique et de l'Antique disparaît, les motifs sont extravagants, tourmentés, asymétriques, inspirés surtout de certains coquillages. Les bronzes et les cuivres sont très employés. Les bois les plus courants sont le chêne, le noyer et l'acajou. Boucher et Fragonard sont les plus célèbres représentants de ce mouvement.

Pendant tout le siècle des lumières, l'Académie royale de peinture et de sculpture gouverne les arts. Dans la première moitié du siècle, la peinture est imprégné de plaisir, fable et légèreté. Mais dans la seconde moitié, les peintres doivent choisir entre séduire ou instruire. Ils dénoncent, comme Jean-Jacques Rousseau et Diderot, la décadence des mœurs et préconisent, comme les philosophes, un retour à un mode de vie naturel et vertueux ; le goût pour l'antiquité héroïque, synonyme de vertu révolutionnaire, s'oppose au style rocaille. Mais, à part ceux qui sont pour le rocaille et ceux qui sont contre lui, il y en a quelques-uns qui n'appartiennent complètement à aucun extrême, tel que Natoire.

Les architectes se préoccupent principalement de l'harmonie et de l'équilibre. Le plus prestigieux est Gabriel qui réalise les chefs-d'œuvre du règne de Louis XV, la Place Royale de Bordeaux, l'École militaire, la place Louis-XV à Paris et le Petit Trianon.

Le style rocaille rompt avec la symétrie classique et s'inspire des sinuosités baroques des grottes naturelles ou artificielles, il se caractérise par l'exubérance de ses motifs, coquillages, végétaux ou minéraux qui ornent les demeures et le mobilier.

On ne construit plus de salles d'apparat mais de petits appartements qui sont peints de rose, vert pâle et gris perle, avec des filets d'or. Le mobilier est raffiné ; l'apparition de nouveaux meubles (canapés, marquises, bergères, coiffeuses dans les chambres à coucher), adaptés à l'élégance des femmes, témoigne sa prépondérance dans la société.

Vers le milieu du siècle, l'art et la décoration retournent à l'Antiquité. De nouveau prédominent la ligne droite, la symétrie et la simplicité. L'ornementation rocaille est remplacé par des imitations des monuments grecs et latins. Dans le mobilier on peut remarquer une tendance à l'utilitaire avec la création des consoles, des dessertes et des guéridons. Dans les jardins, on préfère les pittoresques jardins à l'anglaise à la stricte géométrie des jardins à la française.

La musique est très importante, il y a toujours des concerts dans les fêtes galantes. En 1766 Mozart enthousiasme Versailles et Paris.